1 Français sur 5 souffre d’insomnie tandis que 45% estiment qu’ils ne dorment pas assez. Or le sommeil est un des piliers de notre capital santé et plus généralement de notre bien-être mais aussi de notre sécurité, par exemple quand nous prenons notre voiture.
Les connaissances sur le sommeil ont beaucoup progressé depuis une cinquantaine d’années et une véritable ” médecine du sommeil ” s’est constituée autour de la structure du sommeil, des cycles, des aspects neurobiologiques mieux compris.
Le sommeil est un temps riche qui permet la mise en œuvre de nombreuses fonctions essentielles de notre organisme : vigueur, énergie, vigilance, performance, humeur, dépendent de notre sommeil.
Le manque de sommeil peut entrainer des maladies cardio-vasculaires, de l’hypertension artérielle, de l’obésité, du diabète, de l’anxiété, de la dépression, avec des conséquences sociales, professionnelles et de qualité de vie.
Préserver son capital sommeil est aujourd’hui un réel enjeu de santé.
L’usage et le mésusage des somnifères est une catastrophe et un fléau de santé publique. L’abus volontaire ou involontaire des médicaments font 10 000 morts par an. Bien sûrs, tous ces morts ne sont pas dus aux somnifères mais beaucoup le sont. Ce triste chiffre est 3 fois plus fort que les accidents de la route !
En 2012, 131 millions de boîtes de benzodiazépines ont été consommées ! avec des durées bien supérieures aux recommandations ! Or, certaines personnes en consomment en continu sur plusieurs années, avec un risque de syndrome de sevrage à l’arrêt : ils induisent en effet une réelle dépendance physique et psychologique et présentent de nombreux effets secondaires.
De plus, le sommeil qu’ils induisent est en général altéré en perturbant le précieux sommeil paradoxal, ce qui engendre des troubles de la mémoire, de l’apprentissage ; sans compter l’augmentation du risque de chute chez les personnes âgées, les accidents de la voie publique, etc …
Le recours aux somnifères devrait se limiter à une part extrêmement ténue des prescriptions. Or, il n’en est rien ! De nombreux patients voient leur médecin traitant tous les 28 jours, juste pour la prescription du somnifère, et cela depuis des années !
La réduction de leur utilisation est donc devenue une priorité de santé publique : on sait qu’un abord non pharmacologique est toujours nécessaire et bien préférable à long terme pour rétablir un sommeil de qualité. Sur cette pathologie, les MAC (médecines alternatives et complémentaires) ont toute leur place, au premier lieu desquelles l’homéopathie et la phytothérapie ; mais aussi l’acupuncture, les TCC ( thérapies cognitives et comportementales ) mais aussi de simples recours aux huiles essentielles, à la relaxation .
Les troubles du sommeil sont un déséquilibre très complexe à prendre en charge : les facteurs diététiques sont toujours à prendre en considération. Il existe des aliments qui perturbent directement le sommeil comme le café, l’alcool, certaines épices ; parfois, c’est le repas trop riche en protéines animales, trop gras, trop copieux, ce qui favorise les reflux. Les intolérances alimentaires peuvent également donner des troubles du sommeil.
Les mauvaises habitudes comme le sport trop tardif et bien sûr les écrans, la télévision qui reste allumée dans la chambre, la box sous le lit et les téléphones qui restent sous l’oreiller toute la nuit perturbent grandement notre sommeil.
Je vois en consultation des enfants – des petits de 2 ans – qui arrivent les yeux rivés sur la tablette et repartent dans la même position ! Or, on connait la nocivité des écrans pour notre cerveau.
Nos sociétés de performance et d’hyper connexion peuvent être des ennemies de notre sommeil.
Le rôle des neuromédiateurs est assez bien connu dans les troubles du sommeil : GABA , Dopamine , Sérotonine , Mélatonine ..on peut agir sur ces neuromédiateurs par certains aliments, la phytothérapie ( la rhodiole , le griffonia ). La synthèse de ces neuromédiateurs est grandement influencée par notre alimentation. Beaucoup de pistes donc pour agir sur le sommeil par des prescriptions nutritionnelles et en corrigeant certaines erreurs sans oublier, le rôle fondamental des co-facteurs comme le magnésium, le fer, le zinc, les probiotiques, la vitamine B, C et D, les oméga 3.
Ici encore, l’homéopathie et la phytothérapie peuvent être très utiles : aubépine, mélisse, passiflore, houblon, valériane, eschsholtzia, millepertuis, Kava). Certaines plantes étant connues depuis l’antiquité, ces techniques non médicamenteuses ont l’avantage de ne pas causer d’accoutumance ni d’effets indésirables.
Aider ses patients à mieux dormir, c’est une tâche majeure du médecin, pour les répercussions positives sur l’ensemble de la vie et du bien-être. Cela passe par un devoir absolu d’éviter de recourir de manière systématique et abusive aux molécules disponibles au premier rang desquelles les benzodiazépines …
Les Français se tournent de plus en plus vers les méthodes plus naturelles pour entretenir leur santé et se méfient des abus de l’industrie pharmaceutique qui altère la confiance légitime dans le progrès scientifique.
Paradoxalement, l’Etat ne soutient pas du tout ces méthodes naturelles et dérembourse par exemple l’homéopathie sans prendre en compte les retours très positifs des professionnels de santé et des patients pour une filière dont le coût est minime par rapport aux bénéfices.
Il y a actuellement un débat anti-MAC d’une rare violence. Certes, il faut bien encadrer certaines escroqueries qui trompent les patients. Mais les charlatans, tout comme les mauvais médecins, ne peuvent déconsidérer tous les professionnels de santé qui ouvrent de nouvelles perspectives de soin tout à fait rationnelles et efficaces.
Ce débat doit se faire dans la sérénité et non par une guerre d’influence et de désinformation aboutissant par exemple à la mort programmée de l’homéopathie médicale. C’est cette chasse aux sorcières qui laisse la place libre à tous les charlatans, qui eux (et non les médecins homéopathes) passeront à côté de pathologies graves.
L’étude EPI 3 parue en 2011 montre que l’efficacité de l’homéopathie est la même qu’avec l’allopathie ; ce qui est déjà énorme avec 3 fois moins de médicaments psychotropes ! L’homéopathie peut donc prétendre être le traitement médicamenteux de 1ère intention.
En outre, la relation particulière avec le patient liée au dialogue et à la prise en charge globale permet de faire passer des messages non médicamenteux pour guider le patient vers un sommeil naturel en changeant son mode de vie.
Depuis des années, les gouvernements trompent les Français en faisant tout pour que les prescriptions allopathiques deviennent chroniques … pour que les patients deviennent accros aux psychotropes et à d’autres traitements médicamenteux chroniques lourds.
A Debout la France, nous pensons qu’il est important que le patient devienne acteur de sa santé et se prenne en main pour retrouver une liberté face à ces addictions.
Nous pensons qu’il doit être aidé par des mesures positives concernant une meilleure hygiène de vie, une alimentation saine, un mode de vie équilibré avec une activité physique adaptée.
Les Françaises et les Français doivent avoir droit à une prise en charge globale pour ne plus subir cet état de carcan chimique et recouvrir leur liberté plutôt que d’être « accompagnés dans la dégringolade » et consommer toujours plus.
A Debout la France, nous pensons qu’il faut agir sur les causes en renforçant la prévention, notamment pour que le sommeil soit l’objet d’initiatives d’envergure dans le cadre des politiques publiques, au même titre que l’alimentation et le sport.
Véronique Rogez
Déléguée Nationale à la Santé