Les ambassadeurs de France à Sofia et à Kiev ont reçu les protestations de la Bulgarie et de l’Ukraine après les déclarations d’Emmanuel Macron selon lesquelles le Président de la République française « préfère avoir des gens qui viennent de Guinée ou de Côte d’Ivoire légaux que des filières bulgares ou ukrainiennes clandestines. »
La Bulgarie est un Etat membre de l’Union européenne. La population, vieillissante, compte 83 % de Bulgares, 9 % de Turcs et 5 % de Roms. Près de 60 % des habitants sont chrétiens orthodoxes, et 8 % sont musulmans. Incontestablement européenne, la Bulgarie est le pays qui abrite le plus de sites archéologiques en Europe après l’Italie et la Grèce.
L’Ukraine est un pays d’Europe orientale avec lequel la France entretient des relations diplomatiques depuis bientôt 30 ans, et avec lequel les relations bilatérales se sont renforcées depuis 2014, et tout particulièrement en 2018 et en 2019. 78 % des habitants ont l’ukrainien pour langue maternelle, et 17 % le russe. La population est très majoritairement chrétienne orthodoxe.
Ancienne colonie française, la Guinée est un pays multiethnique, majoritairement musulman, où l’analphabétisme des femmes, dont la plupart sont excisées, est particulièrement élevé. La Guinée connaît une démographie galopante et accueillerait des réfugiés du Libéria, de la Sierra Leone et de la Côte d’Ivoire.
Egalement ancienne colonie française, la Côte d’Ivoire est aussi un pays multiethnique qui subit une immigration continue de populations étrangères. L’islam est pratiqué par 43 % de la population, 34 % des habitants étant chrétiens. La Côte d’Ivoire est le 3e pays au monde, derrière le Honduras et le Salvador, pour ce qui concerne la criminalité.
Si l’on se réfère à la notion d’immigration « choisie », il apparaît nettement que des Bulgares ou des Ukrainiens verront leur intégration facilitée en France par leur appartenance à « la maison commune européenne », c’est-à-dire par des dispositions d’esprit et par une culture intellectuelle, religieuse et morale voisine de notre culture nationale. A l’inverse, il est clair que les immigrations guinéenne ou ivoirienne sont de culture beaucoup plus éloignée de la nôtre, et que le poids de la criminalité en Côte d’Ivoire rend les enquêtes particulièrement difficiles, à supposer que des enquêtes soient diligentées.
Ainsi, lorsque le Président de la République affirme préférer une immigration légale guinéenne ou ivoirienne à une immigration clandestine bulgare ou ukrainienne, Emmanuel Macron amalgame volontairement légalité et clandestinité pour affirmer une préférence africaine au détriment d’une immigration européenne.
Car un raisonnement intellectuellement honnête devrait amener à comparer des situations identiques. Est-il souhaitable d’avoir une immigration clandestine européenne ? Evidemment non. Est-il souhaitable de subir une immigration clandestine africaine ? Pas davantage. Est-il utile d’organiser une immigration légale ? Peut-être. Mais dans le cadre d’une immigration « choisie », il semble aller de soi que la préférence bulgare ou ukrainienne affirmerait la solidarité européenne de la France là où une préférence africaine ajouterait au poids d’une immigration que la grande majorité des Français n’accepte plus.
André Murawski
Conseiller régional Debout la France des Hauts-de-France
Délégué national adjoint Debout la France aux Partenaires Européens