Les nouveaux bâtiments de la prison des Baumettes sont une aberration qui ne tient aucun compte des retours d’expérience et des recommandations des personnels pénitentiaires. Pire, administration et le gouvernement veulent commettre les mêmes erreurs pour les futures constructions !
Peut-on construire l’avenir sur du sable ? Doit-on mépriser les surveillants pénitentiaires sous le prétexte fallacieux qu’ils tiennent en respect la racaille ? Doit-on obstinément faire confiance à des sociétés de construction qui érigent des murs de prison en dépit du bon sens et sans concertation avec les riverains ? Pourquoi privilégier un partenariat public-privé pour le financement de ces nouveaux établissements alors qu’il ruine les contribuables et n’a qu’une efficacité relative ? Pourquoi les professionnels concernés ne sont-ils pas consultés ? Combien de temps encore devra-t-on supporter la discrimination positive de nos gouvernants en faveur des détenus et au détriment du personnel pénitentiaire ?
Ces questions se posent avec acuité dans plusieurs prisons de France. Les nouveaux bâtiments des Baumettes présentent de nombreux vices de forme, des problèmes d’étanchéité, des conceptions architecturales abracadabrantesques qui mettent les nerfs du voisinage à vif, bref c’est la chienlit pénitentiaire à Marseille. On relève les mêmes lacunes à la prison de Gradignan près de Bordeaux.
Pour y remédier, il faut d’abord faire appel à de vrais maçons qui construisent avec l’aval des professionnels concernés et des voisins. Il faut cesser de favoriser systématiquement la population pénale en édifiant à son profit des jets d’eau rafraîchissants, des pelouses de détente, des salles de sport ou des gymnases dernier cri, et les spectacles gratuits devraient être réservés au personnel pénitentiaire qui se décarcasse toute la journée, pas à des détenus qui vous insultent et vous menacent.
Le fait est que les détenus sont aujourd’hui mieux lotis que les surveillants pénitentiaires et il faut renverser cette injustice criante. Nicolas Dupont Aignan et son mouvement Debout La France se proposent justement de remettre les choses à l’endroit : la prison est et demeure un lieu de sanction pénale. Ce n’est pas le Club Méd.
Jacques Struzynski
Délégué national adjoint aux questions pénitentiaires