Le 25 septembre 2019,
Debout La France a toujours considéré que les sujets sociétaux relèvent de la conviction profonde de chaque Française et de chaque Français. C’est pourquoi notre mouvement déplore que le Gouvernement n’ait pas recours à un référendum permettant à chacune et chacun d’entre nous de voter en son âme et conscience sur le projet relatif à la PMA.
Néanmoins, il y a certains principes communs à notre mouvement sur lesquels repose notre civilisation, en particulier celui de permettre à chaque enfant de connaître ses origines biologiques et sa filiation.
A l’image des socialistes et malgré toutes ses promesses de tenir compte des avis divergents, le gouvernement a finalement choisi de cliver la société française plutôt que de chercher un consensus. Comment peut-on nier la filiation biologique de tout enfant en proclamant que celui-ci aurait “une mère n°1 et une mère n°2” dans l’état civil mais pas de père biologique ?
Ne tombons pas dans le piège tendu par les idéologues qui utilisent les aspirations à l’égalité des Françaises et des Français pour nier les droits de tout enfant à connaître son père. La question posée par la PMA n’a jamais été la capacité d’un couple de femmes homosexuelles à éduquer un enfant et à lui donner de l’amour. La seule question est de savoir si on peut priver un enfant de sa filiation. La réponse est non, y compris pour les PMA hétérosexuelles.
En effet, nul doute que le changement sociétal voulu par le Gouvernement et Emmanuel Macron en l’état actuel du projet de loi priverait les enfants issus de PMA de repères fondamentaux. Comme le reconnait l’Académie de Médecine, « la conception délibérée d’un enfant privé de père constitue une rupture anthropologique majeure qui n’est pas sans risques pour le développement psychologique et l’épanouissement de l’enfant ».
Pire encore, le gouvernement refuse d’accorder les garanties permettant de s’assurer que jamais l’ouverture de la PMA n’ouvrira la voie à la légalisation des mères porteuses avec la GPA. Si Emmanuel Macron est sincère dans son refus absolu de la marchandisation du corps des femmes, pourquoi refuse-t-il de l’inscrire de manière solennelle dans la loi ?
C’est pourquoi je voterai contre le projet du gouvernement. Au contraire, je soutiendrai tous les amendements qui visent à supprimer l’anonymat des donneurs et à inscrire le nom du père dans l’état civil de l’enfant. Cette reconnaissance du père n’empêcherait en aucun cas que soit reconnu et associé le couple de femmes sur l’état civil de l’enfant.
J’aurais préféré qu’au lieu de diviser les Français sur des sujets de société qui ne concernent que quelques centaines de cas par an, le Gouvernement se préoccupe du désir d’enfants de millions de familles pénalisées par les problèmes de pouvoir d’achat et les inquiétudes sur l’avenir.
J’aurais préféré qu’il y ait un vrai débat sur les politiques familiales et de natalité pour relancer notre démographie, seul moyen permettant d’équilibrer notre système de retraites et d’assurer l’avenir de notre pays.
J’aurais enfin préféré que le Gouvernement réponde au désir d’enfants de nombreuses familles et à la détresse de nombreux enfants en réformant le système d’adoption dans notre pays.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout La France
Député de l’Essonne.