Les surveillants pénitentiaires n’en peuvent plus. Il ne se passe plus un jour sans qu’ils se fassent insulter grossièrement ou agresser physiquement par des individus sans foi ni loi qui se savent protégés par le politiquement correct. L’actuelle philosophie du pouvoir est la suivante : les surveillants n’ont qu’à bien se tenir, on les a à l’œil, les détenus, eux, sont probablement des victimes de notre société qui ont pu commettre ici ou là quelques « bêtises » ou des « erreurs » bien compréhensibles compte tenu du milieu social pitoyable dans lequel ils vivent…
Tous les jours je dénonce ces agressions et ce climat de violence au sein des établissements pénitentiaires et j’ai l’impression de prêcher dans le désert. Tout se passe comme si nous, les surveillants, n’existions pas. J’ai l’impression qu’on pourrait nous appliquer à nous aussi le fameux théorème de Jean-Pierre Chevènement : « Un surveillant, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ! »
Figurez-vous que j’ai fait un rêve étonnant cette nuit. J’ai rêvé que mes collègues surveillants étaient plongés dans une ambiance sereine, propice à la réinsertion, j’ai rêvé qu’ils n’essuyaient aucun outrage, qu’ils étaient heureux d’aller travailler dans des coursives calmes, j’ai rêvé qu’ils touchaient des salaires en adéquation avec les risques de leur fonction, bref mes collègues avaient retrouvé la fierté de l’uniforme et l’appui inconditionnel de leur hiérarchie. Et je me suis réveillé. Je me suis frotté les yeux : le rêve venait de s’évanouir dans les limbes de la nuit.
En fait, il faudrait repartir de zéro. Rendre leur fierté professionnelle à des surveillants qui se sentent épiés comme le lait sur le feu tandis que les caïds font à peu près ce qu’ils veulent en prison. Passez-moi cette expression, mais il faudrait remettre le monde pénitentiaire à l’endroit. Il faudrait que l’administration mette enfin son « sonotone » pour entendre nos multiples revendications. Nos responsables ignorent-ils que le recrutement des surveillants est aujourd’hui problématique et qu’on accepte d’embaucher des surveillants qui n’obtiennent que des notes de 2 sur 20 lors de la session d’examen ? Ignorent-ils qu’on recrute désormais n’importe qui ? Ignorent-ils que la formation dispensée à ces candidats n’est plus du tout adaptée à la dangerosité des criminels et des fanatiques incarcérés aujourd’hui dans les prisons françaises ?
Comment voulez-vous qu’un surveillant, quelle que soit sa vaillance et son courage, puisse s’opposer utilement aux menées violentes d’un terroriste qui a fait l’apprentissage des armes en Syrie ou en Afghanistan et maîtrise toutes les techniques du combat rapproché ? Le terrorisme fait des ravages en prison où le prosélytisme se propage à grande vitesse. Les soldats français de Daech que le pouvoir actuel a cru bon de faire rentrer en France alors qu’ils venaient de se battre contre des soldats français font des émules en prison tous les jours. Ils fomentent des agressions contre la France au nez et à la barbe de notre hiérarchie qui se targue d’humanisme et de bons sentiments là où il faudrait une rigueur impitoyable pour protéger les citoyens français.
La vérité, c’est que nos surveillants pénitentiaires n’ont jamais été si gravement menacés à l’intérieur et à l’extérieur des établissements. Pas seulement par des terroristes qui reviennent du « djihad » mais par des immigrés clandestins : il est interdit de se fonder en France sur des statistiques ethniques mais force est de constater que sur tel établissement proche de la Canebière, par exemple, les détenus Algériens sont au nombre de 83, les Marocains sont au nombre de 23, les détenus Tunisiens sont au nombre de 18, les Nigérians sont au nombre de 13, et les Roms sont 12, etc… sur une moyenne mensuelle 908 personnes détenues. La prison marseillaise, c’est vraiment la tour de Babel ! On en vient même à se demander quel calme olympien règnerait dans nos prisons s’il n’y avait plus que des Français à incarcérer !
Les surveillants sont devenus des cibles et pourtant ils ne sont pas armés, à l’inverse des policiers, des douaniers et des gendarmes. Nous sommes corvéables à merci. Nous sommes méprisés royalement. Jusqu’au jour où les surveillants vont finir par se révolter. Il n’est pas possible qu’on charge la mule pénitentiaire sans aucun égard pour les hommes et les femmes qui y travaillent. Les équipes régionales d’intervention et de sécurité, pourtant remarquablement formés à Saint-Astier aux côtés du GIGN, ne disposent d’aucun moyen réel pour intervenir. Les extractions judiciaires, les brigades cynotechniques, les unités hospitalières sont elle aussi pauvres comme Job. La plupart des agents sont obligés d’accomplir à l’arraché nombre de tâches indues et, pour toute reconnaissance, ils doivent supporter les sempiternelles jérémiades de l’office international des prisons qui bafouent leurs droits quand il ne les traite pas de « tortionnaires ».
Les portables et les stupéfiants entrent en masse en prison dans l’indifférence générale. Les saisies de drogue en prison ont augmenté, tenez-vous bien, de 59 pour cent cette année ! Tout se passe comme si, là aussi, on achetait la paix sociale en fermant les yeux sur des abus inadmissibles…On ne voit rien, on n’entend rien, on ne dit rien. Et l’on songe même à installer des téléphones fixes dans les cellules pour un meilleur confort des détenus. C’est vraiment le monde pénitentiaire à l’envers. Si je ne vous avais pas décrit la réalité telle qu’elle est, je pourrais croire que j’ai fait un mauvais rêve. Hélas non. Amis surveillants, continuez à vous battre, un jour les Français ouvriront les yeux et ils seront avec vous, ils rejoindront alors votre combat parce qu’il est juste et légitime, quoi que puisse en dire notre gouvernement socialo-mondialiste.
Jacques Struzynski
Référent national de Debout La France à la pénitentiaire et membre du bureau national