Après plus de 18 mois de consultations sans aucune transparence envers les partis d’opposition et les citoyens, Jean-Paul Delevoye a présenté les principales orientations de la réforme des retraites d’Emmanuel Macron.
Hélas, le gouvernement trahit une nouvelle fois la volonté légitime de justice sociale et d’égalité à laquelle les Français aspirent. Debout la France a toujours défendu une réforme de notre système de retraite qui permet de maintenir la solidarité nationale tout en donnant les mêmes droits aux Françaises et aux Français selon leurs efforts.
Ainsi, un système par point, sans régime spécial ni privilège injustifié, pourrait assurer pour chaque euro cotisé les mêmes assurances pour la retraite en toute transparence.
En revanche, le gouvernement manipule cette demande de justice sociale en sacrifiant une fois encore le pouvoir d’achat des Françaises et des Français qui travaillent !
Le pseudo « âge d’équilibre » de 64 ans que veut imposer le gouvernement n’est rien d’autre qu’un report de l’âge de départ à la retraite qui ne dit pas son nom. La réforme Delevoye va aggraver la précarité de tous les séniors qui, hélas, sont mis de côté par le marché de l’emploi.
Comment tolérer une réforme aussi injuste quand le gouvernement est impuissant face au chômage de masse ? En réalité, le gouvernement cherche à forcer les salariés en fin de carrière à prendre leur retraite avant cet âge d’équilibre pour raboter à vie leur pension !
Cette réforme de « l’âge pivot » est d’autant plus intolérable que le gouvernement veut aussi donner un âge fixe pour obtenir une retraite à taux plein alors qu’il est aujourd’hui possible de l’obtenir entre 62 et 67 ans selon la durée de cotisation. Pourquoi des salariés qui ont commencé à travailler tôt, souvent dans des métiers plus difficiles, devraient être désavantagés ?
Enfin, on remarque qu’aucune annonce n’a été faite sur la désindexation des retraites, qui reste la plus grande injustice du quinquennat Macron en spoliant toutes les Françaises et tous les Français qui ont durement travaillé toute leur vie.
Debout la France maintient qu’un système plus juste de retraite, dans lequel chacun obtient les mêmes droits avec les mêmes cotisations est possible sans que la réforme soit un prétexte pour précariser les séniors et spolier les retraités.
Surtout, nous rappelons qu’aucun système de retraite ne sera viable tant que la France n’aura pas renouer avec une politique industrielle et de production en France permettant de relocaliser un million d’emplois.
Grâce à sa démographie dynamique, la France pourrait offrir un système de retraite dont l’équilibre financier serait assuré si seulement les gouvernements choisissaient d’investir dans le « made in France » plutôt que de provoquer le chômage de masse.
A ce titre, la mise en place du traité de libre-échange avec le Canada, le CETA, est une énième preuve d’irresponsabilité du gouvernement et d’Emmanuel Macron, qui choisit la mondialisation sauvage plutôt que la production française et les circuits courts.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France