L’annulation par la Cour d’appel de Toulouse de la procédure administrative ayant conduit à la privatisation de l’aéroport de Toulouse-Blagnac démontre à nouveau la tendance de M. Macron et de son entourage à ignorer les lois, en particulier lorsqu’elles visent à empêcher le dépouillement de l’Etat par des intérêts privés.
La société exploitant l’aéroport de Toulouse a été privatisée à l’issue d’un appel d’offres organisé par l’Etat, sous la responsabilité directe du Ministre de l’économie (M. Montebourg puis, rapidement, M. Macron). Les règles étaient simples : (1) chaque candidat ou groupe de candidats devait présenter de bonnes garanties financières et justifier d’une grande expérience de gestion des aéroports, (2) interdiction de changer la composition des groups de candidats en cours de procédure et (3) la meilleure offre prix/expérience remporte le contrat.
Un consortium composé de sociétés chinoises dépourvu d’expérience dans la gestion des aéroports et un groupe canadien qui gère de nombreux aéroports était candidat. La société canadienne a dû se retirer à cause d’affaires de corruption. Normalement, le consortium sino-canadien était disqualifié en raison du départ du partenaire canadien et parce qu’il n’offrait plus aucune expérience dans la gestion d’aéroports (activité notoirement complexe).
Qu’à cela ne tienne ! Emmanuel Macron a choisi le candidat chinois, pourtant disqualifié, d’ailleurs au mépris de candidats européens. Cerise sur le gâteau, il n’a pas profité de la position de faiblesse des sociétés chinoises pour leur imposer des conditions avantageuses pour l’Etat ; il a au contraire accepté par contrat que ces sociétés se versent d’énormes dividendes même si elles ne procédaient pas aux investissements promis.
Bien sûr, on pense tout de suite à l’incompétence et à l’amateurisme si courants chez LREM, mais il sera difficile à M. Macron de plaider la nullité alors qu’il a été formé au droit public à l’ENA et qu’il est censé avoir été un banquier d’affaires très compétent…
La cession des titres de la société exploitant l’aéroport de Toulouse était illégale et selon toute vraisemblance M. Macron a conclu le contrat de cession en connaissance de cause, au bénéfice des sociétés chinoises disqualifiées. C’est pourquoi l’illégalité commise par M. Macron s’apparente furieusement à un détournement de titres appartenant à l’Etat par un dépositaire de l’autorité publique (article 432-15 du Code pénal, dix ans d’emprisonnement).
Si M. Macron ne peut pas être jugé pour l’instant en raison de son immunité présidentielle, le Parquet devrait enquêter au sujet de cette cession plus que suspecte…
Soit il y a eu détournement de fonds publics (peut-être en raison d’un pacte de corruption), soit M. Macron est d’une rare incompétence financière et juridique. Dans les deux cas, les Français ont le droit de savoir la vérité.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la France
Député de l’Essonne
Tête de liste aux élections européennes