Aujourd’hui, mardi 12 mars, le Web fête ses 30 ans après avoir vu le jour en Europe, par le fruit de la coopération entre plusieurs ingénieurs dont des Français.
Désormais incontournable, il s’est développé à une vitesse grand V, mais nous, politiques, n’avons pas su prendre la mesure de cette croissance et des risques qui l’accompagnaient. De l’aveu même du créateur du Web, Tim Berners-Lee, il est urgent d’agir si l’on veut que le Web redevienne un outil de liberté et de sécurité pour ses utilisateurs.
Bien des progrès ont été réalisés et des acteurs du Web ont d’ores et déjà compris l’intérêt de la confidentialité absolue, à l’instar du moteur de recherche Français QWANT qui est notamment utilisé à l’assemblée nationale et que j’utilise moi-même personnellement.
Toutefois, tant de choses restent à faire que nous ne pouvons pas nous permettre de nous reposer sur ces quelques acquis tant que nous n’aurons pas pu participer à l’instauration d’un internet libre, sûr, accessible partout et par tous.
Fervent opposant à la loi HADOPI, qui traque les internautes honnêtes pour un petit film et laisse les réseaux mafieux œuvrer sur le Darknet, j’ai toujours souhaité qu’Internet soit, en France et en Europe, une zone de culture et d’information libre et accessible à tous, et que les contenus n’aient plus à être payés par les utilisateurs.
Les auteurs seraient rémunérés grâce au mécanisme de la licence globale, prélevée par une taxe sur les fournisseurs d’accès à Internet et les fameux GAFA, ces géants du Web qui s’enrichissent continuellement sur le dos des internautes sans même payer d’impôts en France.
J’ai également à cœur de défendre le droit à l’oubli numérique, et de de lutter contre la commercialisation des données personnelles des internautes.
Votre identité, votre activité sur internet, vos achats ou vos comptes sur les jeux vidéo, vos recherches, vos passions, vos centres d’intérêts ou même vos relations familiales, amicales et professionnelles ne doivent appartenir à personne d’autre qu’à vous !
Ainsi, quand bien même vous cliqueriez sur « accepter », j’estime que toutes vos données devraient être collectées dans des centres de collecte de données situés en France, et vous devriez pouvoir accéder en un clic à ces dernières, allant jusqu’à les supprimer si vous en éprouviez le besoin.
L’identité numérique n’est pas qu’un enjeu de liberté, mais également un enjeu de sécurité. Trop de nos compatriotes, victimes de pirates informatiques ou « hackers », ont déjà dû changer de carte bancaire, d’identifiants sur leurs réseaux, se sont déjà fait dérober des documents confidentiels voire ont été victime d’usurpation d’identité.
Enfin, nous devons corps et âme lutter contre la censure permanente que les GAFA appliquent. Nul n’est habilité à délivrer les diplômes de bonne pensée, de bonne conduite ou à estampiller de « fake newseurs » tous ceux qui oseraient se faire entendre hors les murs de la pensée unique !
Il est vital que le « Web » de demain reste un lieu d’échange, de partage, d’apprentissage et de divertissement, mais en aucun car cela ne devra se faire au détriment de la liberté des uns tant qu’elle n’entrave pas celle des autres, cela va de soi.
C’est pour cela qu’il est également nécessaire que le cyber-harcèlement soit combattu et que les parents soient sensibilisés aux dangers potentiels que peut représenter la toile pour leurs enfants.
Si je me refuserai toujours à classer la génération « Web » ou « 2.0 » dans une case, comme malheureusement trop de politiques déconnectés se plaisent à le faire de nos jours, c’est certainement car sans le Web, je n’aurai jamais eu la liberté de pouvoir m’exprimer comme je le fais depuis toujours.
Comparaison n’est pas raison, mais si, puisque les élections Européennes ont lieu dans quelques mois, nous imaginions ensemble une Union Européenne fonctionnant comme le Web tel qu’il fût créé il y a 30 ans ? Bâti sur un modèle vertueux de liberté, d’indépendance et de coopération.
Sans lui, je ne serai certainement pas là aujourd’hui à pouvoir vous dire tout haut ce que la bien-pensance et les médias me refusent de dire tout bas, alors…
Joyeux anniversaire, le Web !
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout La France
Député de l’Essonne