Le 31 janvier 2019, la Commission européenne vient de publier au Journal Officiel le prolongement pour une année supplémentaire de l’autorisation du thiacloprid .
Cette substance est un néonicotinoïde utilisé dans le cadre de l’agriculture intensive directement responsable de la hausse de la mortalité des abeilles et des pollinisateurs. Alors qu’elle est de plus en plus controversée, et que la France et la Belgique en ont interdit son usage, la Commission a décidé – sans l’avis du Parlement européen – de prolonger le supplice des abeilles.
En effet, son autorisation pour dix années supplémentaires est depuis quatre ans en cours de réévaluation par l’Agence Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA). Cette réévaluation va donc bénéficier d’un prolongement d’un an avant de voir publier ses conclusions, sur une substance dont la nocivité a déjà été identifiée par deux États membres.
Plus grave encore, cette décision intervient avant même que le Parlement européen ne donne son avis sur cette prolongation d’autorisation, puisqu’une objection commune à cette prolongation a été déposée par Sylvie Goddyn, et doit encore être étudiée dans les prochaines semaines par les eurodéputés.
Si cette objection est adoptée, la Commission aura donc autorisé une substance active contre l’avis d’un parlement démocratiquement élu.
S’ajoute à cette situation scandaleuse, l’incapacité de la Commission à préserver la biodiversité européenne, et une année supplémentaire de concurrence déloyale pour nos agriculteurs français qui, à l’inverse des autres pays membres de l’Union européenne, n’utilisent plus cette substance.
Aussi nos paysans, pour qui le thiacloprid est interdit en France depuis le 1er Septembre 2018, ne peuvent plus utiliser ce produit, mais vont continuer à subir de plein fouet les importations étrangères des produits agricoles traités avec ce néonicotionïde « tueur d’abeille » et dangereux pour la santé humaine.
Sylvie Goddyn
Députée française au Parlement européen,
Membre de la Commission Pêche,
Membre de la Commission environnement, santé publique et Sécurité alimentaire.