Strasbourg, le 10 décembre 2018.
Ce Samedi 8 décembre, j’ai rencontré les pêcheurs Sétois pour évoquer le futur plan de gestion pluriannuel en Méditerranée occidentale qui sera voté en janvier prochain.
Les inquiétudes des professionnels portent principalement sur des mesures restrictives qui pourraient mettre en danger leurs entreprises. Les principales mesures identifiées comme problématiques sont les suivantes :
- Interdiction de l’utilisation des chaluts dans la mer Méditerranée occidentale, trois mois par an, dans les fonds marins jusqu’à 100 mètres, au lieu de 50 mètres actuellement, alors même que le trait de côte est très variable en Méditerranée : on descend très vite à 100 mètres en Corse et en Provence tandis que les 100 mètres de profondeur sont plus éloignés des côtes en Occitanie ;
- Limitation du nombre d’heures de pêche à 12 heures au maximum par jour de pêche, cinq jours par semaine ou l’équivalent, au lieu de 16 heures actuellement ;
- Réduction du nombre de jours de pêche autorisés : Actuellement de 196, ils pourraient baisser significativement alors qu’il faut au moins 180 jours pour rentabiliser les navires. Ce nombre pourrait être fixé à la baisse dès la première année et révisé ensuite tous les ans par le Conseil ;
- Établissement le cas échéant de quotas pour compléter le régime de gestion de l’effort, mesure qui aboutirait à créer un autre problème, celui des quotas limitants. En effet, dès lors qu’un quota sur une espèce sera atteint, la campagne de pêche devra s’arrêter, quitte à perdre les quotas restants sur les autres espèces.
J’ai pour ma part déposé des amendements visant à supprimer ou à atténuer fortement ces mesures qui sont de nature à fragiliser la viabilité économique des flottilles. J’ai aussi déposé des amendements demandant une indemnisation des pêcheurs à chaque fois que des mesures leur portaient un préjudice.
Si ce plan devait être adopté en l’état, personne ne devra s’étonner qu’il y ait demain dans nos ports des cirés jaunes en plus des gilets jaunes !
Je rappelle enfin la nécessité d’établir une majorité euro-réaliste au Parlement européen pour défendre un secteur de la pêche dont les intérêts sont trop souvent sacrifiés. C’est entre autres pour cette raison que j’ai rejoint Nicolas Dupont-Aignan dans sa démarche d’union dans le cadre des élections européennes de mai 2019.
Sylvie Goddyn
Députée française au Parlement européen
Membre de la Commission Pêche