Il y a quelques jours, une association révélait des images insoutenables de maltraitance animale tournées dans un abattoir de l’Indre. On y voit des veaux mal étourdis se débattant ou des chevreaux pendus encore vivants à un crochet.
Naturellement, un tel traitement inhumain signifie que les employés eux-mêmes sont traités et sont mis dans une situation abominable. Je pense ainsi à tous les salariés des abattoirs qui se démènent pour faire un travail de qualité dans des conditions souvent difficiles.
Face à ces actes particulièrement inhumains, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Didier Guillaume a annoncé la fermeture temporaire de l’abattoir le temps qu’une enquête administrative soit menée. Plusieurs points méritent en effet d’être éclaircis : cet abattoir, certifié bio, a bénéficié d’un plan de modernisation il y a peu, mais dispose encore d’outils inadaptés et poursuit des pratiques cruelles. Le compte-rendu d’une inspection datant de 2016 était déjà accablant en matière de respect de la dignité animale. Il n’y a donc eu aucun changement en deux ans. Et il est anormal d’attendre que des images soient tournées clandestinement par une association pour avoir connaissance de ces faits.
On le sait, le nombre d’inspections dans les abattoirs est largement insuffisant et lorsqu’elles ont lieu, elles sont programmées à l’avance. Les responsables de sites peu scrupuleux sur le bien-être animal peuvent donc préparer la visite de sorte à donner l’illusion que toutes les règles sont respectées quotidiennement.
Pour garantir le respect de la dignité animale dans les abattoirs, protéger les employés de pratiques inacceptables et réduire le plus possible les souffrances, Debout la France propose :
– la mise en place de la vidéosurveillance
– des cahiers des charges draconiens imposés aux abattoirs afin d’éradiquer la maltraitance animale dans les chaînes de production
– la multiplication des inspections surprises
Anne-Sophie FRIGOUT
Déléguée Nationale à la dignité animale