Nous entendions ces derniers jours tous les journalistes sportifs spécialistes du golf, qui nous avaient vendus une équipe américaine avec sa cohorte de superstars, mais ils oubliaient que la Ryder était une compétition unique. Les américains, pourtant forts sur le papier avec un niveau individuel supérieur, n’ont pas su résister à une équipe européenne complète et solide. Ces fameux commentateurs qui ne font que se tromper. Heureusement pour eux, ce n’est pas que l’affaire du sport. Rappelons-nous: le Brexit, Trump, la Coupe du monde… Et si pour ces élections européennes, la surprise… C’était nous ?
Quel niveau incroyable ! Six nationalités présentes dans l’équipe européenne. Très peu de pays de la zone euro. Cette équipe est le résultat d’une coopération avec aucun air shot. Dans la vie politique (un grand jeu aussi, avouons-le), on constate plutôt une Union européenne qui rate la balle, et tire dans l’air. Une Union européenne qui ne fait que défigurer l’idée européenne, à l’inverse des joueurs qui ont compris que la coopération est de mise et qu’elle est un vecteur nécessaire pour gagner. Mais non, cette Union Européenne préfère faire fausse route et s’empêtrer dans ses erreurs. Juncker essaie terriblement de sortir la balle du bunker, mais sans succès… À l’image du joueur novice prenant le mauvais club, l’Union Européenne s’érige comme parangon de l’anéantissement de l’Europe. Nous assistons à une vaste blague, une scène de théâtre burlesque où les acteurs se contrediraient dans une cacophonie stérile.
Pourtant, l’esprit d’équipe est possible. En effet, ne serait-ce pas la victoire de l’Europe des Nations et des coopérations ? Pour renouer avec la démocratie et la prospérité, pour enfin assumer son rôle de plus-value au service des peuples. L’Europe des nations doit se concentrer autour de projets concrets servant les peuples ! À l’image d’Airbus ou d’Ariane, une Europe des projets communs à la carte est possible. Ces six nationalités, main dans la main, ont permis de ramener le trophée de la Ryder à la maison… En Europe ! Les joueurs sont modestes et pointent tous du doigt l’accomplissement de « l’équipe ». Même en cas de mauvais vents, le joueur de golf sait adapter son coup afin qu’il soit parfait. Aussi, le joueur peut arriver tout de même à faire un recovery magnifique quand l’Union européenne semble elle en être incapable. Et pourquoi ? Parce que lui, il y croit !
Alors, que pouvons-nous faire ? Pour sauver l’idée européenne qui demeure une belle promesse pour tous les habitants de notre continent, il faut avoir le courage de rompre avec les chimères de l’école supranationale. Oui, il faut rompre avec cette Union plus démagogue qu’efficace. Au lieu d’exposer ses peuples aux désordres du monde, l’Europe doit les en protéger. Pour que notre continent retrouve la liberté et la puissance dont il est aujourd’hui orphelin et nostalgique, il faut du courage, un courage politique ! À l’image de la pression dont sont victimes les joueurs, les politiques ne doivent pas se faire influencer par ces paroles « bien-pensantes », par ces dictateurs de la pensée unique. Par ces commentateurs, qui n’ont rien de journalistes, qui ne font que spéculer. Stoppons cela ! Cette Union Européenne inefficace, intrusive, antidémocratique et autoritaire, n’hésite plus à s’asseoir sur le suffrage universel qui la désavoue de plus en plus souvent et ouvertement. Pourtant, pour gagner, l’équipe européenne de la Ryder a dû se parler, échanger: elle s’est battue, elle a gagné. Se parler, pour gagner ? Des termes qui devraient être enfin remis à l’ordre du jour des élections européennes.
Mathieu Lopes
Membre du bureau national des jeunes