Le 17 juillet 2017, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal qualifiait la plateforme informatique d’admission post-bac (APB) d’ «énorme gâchis».
Malheureusement pour les bacheliers et leurs familles, il est maintenant clair que la nouvelle plateforme Parcoursup mise en place par Mme Vidal a fait bien pire!
Certes, le ministère a tenté de maquiller cet échec en changeant la présentation des statistiques après le 23 juillet.
Ainsi, les candidats «n’ayant pas encore reçu de proposition ou en attente de place» ont été rebaptisés «candidats qui souhaitent s’inscrire dans l’enseignement supérieur via Parcoursup», et le ministère comptabilise séparément comme «inactifs» les candidats qui sont dans la même situation que les précédents mais n’ont simplement pas contacté le rectorat.
Remarquons au passage que le terme «inactifs» tend à faire porter la responsabilité de la situation par les candidats eux-mêmes.
Au 22 août 2018, 15443 candidats sont comptabilisés comme «candidats qui souhaitent s’inscrire dans l’enseignement supérieur via Parcoursup». En y ajoutant les 47058 candidats dits «inactifs», ce sont donc 62501 candidats qui n’ont pas de place à ce jour, contre 6010 le 22 août 2017 avec APB.
Parmi le 163208 candidats ayant quitté la procédure tous ne l’ont pas fait à la suite d’un échec au baccalauréat, puisque 89900 candidats seulement ont échoué au baccalauréat. Combien de bacheliers découragés ont-ils dû s’inscrire dans le privé ou même renoncer aux études supérieures? Nul ne le sait précisément, mais les établissements privés ont manifestement bénéficié du climat d’anxiété créé par Parcoursup.
Enfin, 95635 candidats ne sont pas satisfaits de la proposition reçue et restent encore en attente. Même si leurs chances d’obtenir une meilleure affectation sont minces, il serait malvenu de leur faire porter la responsabilité du blocage prévisible d’un système dont les règles ont été définies par la ministre sans tenir compte de nos avertissements répétés.
Ces difficultés posent à tous de graves problèmes pour organiser leur rentrée, en particulier aux classes moyennes et populaires pour qui les études supérieures entrainent de lourds sacrifices financiers.
La ministre, plutôt que de s’employer dans les médias à masquer ses propres erreurs, serait mieux inspirée d’écouter nos propositions afin que l’avenir de dizaines de milliers d’étudiants ne soit pas à nouveau sacrifié l’an prochain.
Marc Chapuis
Délégué National à l’Instruction Publique