Oui, notre système de santé est gravement malade : les Français les plus fragiles et les personnels soignant en paient le prix… mais votre diagnostic est faux » Professeur Buzyn » et « Docteur Macron » !
Il est inutile de malmener des aides-soignantes, en leur jetant au visage des éléments de langage politiciens affirmant contre l’évidence que les budgets hospitaliers sont en hausse et l’activité en baisse, pour penser que tout est mis en œuvre pour sauver le système de santé.
Les budgets pourraient être augmentés à l’infini que les difficultés persisteraient. C’est l’organisation et la répartition des emplois qui posent problème. Les médecins et soignants sont devenus minoritaires au sein d’un établissement de soin public, c’est le personnel administratif et d’encadrement qui est prépondérant en nombre, mais aussi en pouvoir décisionnaire.
Fini le temps des médecins directeurs ou chefs de service, devenus désormais de simples « responsables de pôle. Finies les surveillantes qui partageaient la vie de leurs équipes, devenus des « cadres supérieurs infirmiers », vampirisés par la réunionite ; et pour chapeauter tout ce monde, directeurs, directeurs-adjoints, assistants…
Plus grave encore, l’hôpital est employeur de nombreux personnels techniques, aux métiers très divers (informaticiens, électriciens, cantonniers, jardiniers, etc…), dont les effectifs sont très souvent pléthoriques, pour leur activité réelle. Au détriment des budgets attribués aux soins !
Pour ceux qui diront que j’exagère, ils doivent savoir que j’ai vécu quinze ans dans les hôpitaux, j’ai vu des services de plus de trente personnes pour gérer les voies de circulation intérieures à un établissement et même un service (pudiquement nommé) « du présentéisme ». Une meilleure gestion de ces ressources permettrait de dégager plus de moyens pour le personnel médical et les patients.
La priorité est de recentrer la mission de l’hôpital sur le soin. Les personnels médicaux et soignants sont passionnés par leurs métiers et totalement dévoués à leurs patients. Ce ne sont pas eux qui sont responsables des déficits et de la mauvaise organisation. Il faut plus de moyens pour le personnel médical et paramédical et moins de pesanteur administrative, et aussi même si l’hôpital est le principal, voire le seul employeur de son territoire, sa mission est de soigner, pas de masquer le chômage en multipliant des emplois.
Laurent Casbas
Délégué National à la Santé