En ces heures graves, des millions de Français craignent pour la paix.
Nos concitoyens redoutent qu’Emmanuel Macron renouvelle les erreurs tragiques de François Hollande en Syrie. Plutôt que de lancer une initiative diplomatique courageuse pour tenter de sortir les Syriens de cette guerre civile abominable, la France est prisonnière depuis le début des positions belliqueuses des Etats-Unis dont le gouvernement est obsédé par le sort personnel de Bachar Al-Assad.
Ces erreurs ont couté la vie à des centaines de milliers de civils, ont jeté sur les routes des millions de réfugiés et ont renforcé le terrorisme islamique qui tue aussi bien les innocents au Moyen-Orient que dans nos villes.
Les images des victimes d’armes chimiques ont suscité une forte émotion en France. Elles sont évidemment insoutenables et démontrent l’horreur d’une guerre civile que les Etats Unis, la France et le Royaume Uni ont laissé pourrir plutôt que d’engager des solutions diplomatiques.
Il est aujourd’hui impossible de savoir qui est responsable de cette attaque dans l’enclave de la Ghouta, soit les forces syriennes qui cherchent à récupérer ce territoire, soit les terroristes islamistes d’Al Jeich Islam, soutenus par l’Arabie Saoudite. Pourtant, les gouvernements américains, anglais et français se précipitent pour partir en guerre. Une décision aussi grave ne peut pourtant pas se prendre sous le coup de l’émotion et des pressions étrangères.
Les tragiques conflits en Irak ou en Libye devraient inciter Emmanuel Macron à chercher en urgence un moyen de renouer le dialogue vers la paix, tout d’abord en obtenant une commission d’enquête indépendante consensuelle à l’ONU. De fait, le Conseil de sécurité n’a pas adopté une résolution américaine créant une commission d’enquête après un véto russe mais a aussi rejeté la proposition russe d’enquête indépendante qui n’a pas obtenu la majorité.
Par ailleurs, les travaux de la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale, pendant lesquels je suis intervenu ce matin, ont montré que les députés français ne partageaient nullement l’esprit belliqueux et le suivi atlantiste d’Emmanuel Macron. Je propose donc à mes collègues députés d’exiger du gouvernement un véritable débat à l’Assemblée Nationale qui montrera que les représentants du peuple français veulent favoriser la paix ! Nos collègues sénateurs pourront suivre la même démarche avec, je le sais, la même exigence d’une solution pacifique.
Je demande donc solennellement au Président de la République de tenir la France à distance d’une intervention militaire sur la seule base d’allégations sans preuve.
Nous ne devons pas contribuer à une escalade dangereuse pour la paix du monde. N’en déplaise à certains médias va-t-en-guerre et aux pressions étrangères. C’est en tenant son rôle de paix et d’intelligence diplomatique que la France est à la hauteur de sa mission face au monde et qu’elle sert le bien commun.
J’appelle tous les parlementaires français à soutenir cette démarche et je propose aux citoyens Français attachés à la paix, au respect des règles de droit international et à l’indépendance de notre pays de faire entendre leur voix.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la France
Député de l’Essonne