Ce mardi à Agen, M. Macron a dévoilé son plan pour désengorger les prisons françaises. M. Macron se pose en successeur de Mme Taubira avec une philosophie simple : offrir aux délinquants le plus de chances possibles d’échapper à l’incarcération. M. Macron propose ainsi d’en finir avec les courtes peines de prison ferme (qu’il soit permis de se demander ce que signifie le terme prison ferme dans ce cas) et de systématiser les peines alternatives.
Alors que les agressions aux personnes et aux biens ne cessent d’augmenter, alors que les Français éprouvent un légitime besoin d’un Etat protecteur, alors que les policiers, gendarmes et personnels pénitentiaires sont de plus en plus soumis aux outrages des voyous, je dénonce et condamne cette politique laxiste, terreau d’une violence incontrôlée. Avachi devant le politiquement correct, M. Macron joue les apprentis sorciers et sa soi-disant révolution pénitentiaire illustre la déconnection entre ce pouvoir hors sol et le pays.
Ma philosophie est la suivante : la prison est un passage obligé pour les délinquants d’où une fermeté nécessaire dans l’application des peines. Mais les prisonniers doivent vivre dans des conditions décentes et je refuse qu’ils s’entassent à plusieurs dans les cellules, d’où ma volonté de construire suffisamment de places de prison. Enfin, la prison doit permettre de réinsérer par l’apprentissage d’un travail.
Je propose 11 mesures pour nos prisons
- Abroger les lois Dati et Taubira, créer 40 000 places de prison supplémentaires et recruter 5000 gardiens de prison.
- Instaurer des peines planchers de prison ferme pour toutes agressions (du jet de pierres aux coups et blessures…) de fonctionnaires de police, de gendarmerie ou de pompiers et la détention préventive pour les auteurs de ces actes jusqu’à leur procès.
- Limiter le recours au sursis sans incarcération à 2 jugements : le recours au sursis ne pourra être appliqué qu’à deux reprises, la troisième condamnation entraînant automatiquement la résiliation du sursis même si la nature des faits est différente.
- Poser comme principe, sauf cas exceptionnel, le mandat de dépôt à l’audience de jugement quand il y a condamnation à une peine de prison ferme.
- Tout étranger condamné à une peine de prison ferme est expulsé à sa sortie de prison. Les protections dont bénéficient certaines catégories d’étrangers seront atténuées ou supprimées. Les courtes peines de prison seront remplacées par une mesure d’expulsion immédiate et interdiction de retour.
- Renforcer les pouvoirs du renseignement pénitentiaire
- Définir une politique ambitieuse de sécurité et de dignité pour les détenus et l’Administration Pénitentiaire par l’application sans exception du principe d’un détenu par cellule : cette mesure est indispensable et essentielle pour respecter les lois existantes, éviter la promiscuité entre détenus et garantir leurs intimités et éviter la radicalisation.
- Développer le travail en prison pour faciliter la réinsertion
- Rétablir le costume pénitentiaire indispensable à l’égalité de traitement des détenus, éviter les signes distinctifs religieux
- Installer des brouilleurs de manière systématique pour rendre inutilisable les téléphones portables qui entrent en prison et remettre les fouilles corporelles après chaque visite.
- Supprimer le système de la cantine et celui de l’épicerie et revoir la procédure relative aux colis reçus en provenance de l’extérieur. Les systèmes de la cantine et de l’épicerie ne visent qu’à acheter la paix dans les prisons en améliorant de façon inégalitaire le sort des détenus en permettant plus de confort (notamment alimentaire) à ceux qui peuvent se le permettre financièrement. Ce dispositif foncièrement inégalitaire ne peut être cautionné par l’Etat qui a la charge de l’hébergement et de l’alimentation des détenus.
Nicolas Dupont Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France