Un mouvement social d’une ampleur inédite va affecter l’ensemble du secteur des établissements pour personnes âgées. Cette mobilisation est le signe d’un malaise profond vécu par l’ensemble des personnels qui veillent sur nos ainés face au déni de notre société qui refuse de voir l’enjeu de civilisation posé par le vieillissement de la population.
Pour la première fois aussi, ce mouvement associera, soignants, médecins, encadrement, responsables d’établissements. Il faut voir dans cette unité un véritable appel à l’aide d’un secteur délaissé, qui ne parvient pas à obtenir les moyens nécessaires à la mission qui lui est assignée : celle de prendre en charge nos aînés, au moment le plus difficile de leur vie, quand les familles et les structures de maintien à domicile sont dépassées.
A l’évidence, seule une politique prenant réellement en compte le vieillissement de notre société est en mesure de relever un défi sociétal, qui d’ailleurs ne se limite pas aux seuls établissements d’hébergement, même si ces derniers subissent tout le poids des carences de cette politique.
L’entrée en EHPAD est toujours un moment difficile, tant pour le résident, qui y vient suite à une maladie ou un veuvage, que pour sa famille qui a toujours le sentiment de l’abandonner.
Le personnel soignant et médical est là pour rassurer et soutenir résidents et familles. Ce personnel assume aussi de lourdes tâches médicales techniques et psychologiques sans disposer des moyens suffisants. Les EHPAD fonctionnent le plus souvent à flux tendus sur le plan du personnel et aussi sur le plan financier.
Les acteurs financiers, qui investissent dans ces établissements, sont souvent des groupes internationaux, des fonds de pension, qui exigent une rentabilité annuelle qui privilégie le court terme au bien être de nos anciens.
C’est une question de respect et de dignité de garantir à nos aînés une fin de vie décente, rappelons-nous que ce sont eux et eux seuls qui ont reconstruit notre pays après-guerre et que nous jouissons des fruits de leurs sacrifices et leur travail.
C’est une question de respect et de dignité d’aider les personnels à faire leur travail comme ils le voudraient.
C’est un choix éminemment politique de faire le choix d’affecter des ressources à la dépendance et à la fin de vie. Aussi, Debout la France demande la création d’une cinquième branche de la Sécurité Sociale dédiée à la prise en charge de la dépendance.
De nouvelles ressources devront lui être consacrées, notamment les économies que l’Etat pourrait réaliser sur une diminution drastique de l’AME, à réserver aux seules urgences vitales via un réseau de dispensaires ; la réorganisation du système hospitalier; la suppression des médicaments inutiles et des doublons ; la lutte contre la fraude, notamment par la création d’une carte vitale biométrique.
Laurent Casbas, Délégué National à la Santé
Benoit Dolle, Délégué National à la Dépendance