Après les récentes révélations des « Paradise Papers », les ministres des Finances de l’UE ont décidé aujourd’hui de publier une liste noire des paradis fiscaux.
Alors que l’évasion fiscale des entreprises et des grandes fortunes représente 350 milliards d’euros de pertes fiscales par an aux États du monde entier, dont 120 milliards pour l’Union européenne, cette liste publiée aujourd’hui doit être la première étape à une véritable lutte contre les pays qui ne jouent pas le jeu.
Seule une politique dissuasive à l’égard de ces Etats voyous permettra d’en finir avec cette tricherie insupportable pour nos entreprises et concitoyens accablés d’impôts.
C’est pour cela que je demande la suspension des relations commerciales avec ces pays. On ne peut pas profiter des avantages sans en respecter les règles.
Le chemin est encore long car certains pays européens pratiquent également de façon éhontée un dumping social et fiscal. Je regrette qu’ils n’aient pas été inscrits sur cette liste.
Rappelons que l’instigateur du système opaque luxembourgeois d’évasion fiscale, Jean-Claude Juncker, est à la tête de la Commission européenne !
Déjà en 2013, mon livre Les Voleurs de la République publié suite à l’enquête parlementaire réalisée aux côtés du député communiste Alain Bocquet sur la fraude fiscale, dénonçait les pratiques scandaleuses d’évasion fiscale qui coûtent chaque année près de 60Mds€ à l’Etat.
Je dénonce sans relâche depuis déjà longtemps la faiblesse des dirigeants européens face à la grande fraude fiscale.
Rien ne pourra aboutir si on ne change pas radicalement le fonctionnement de l’Union européenne.
Soit les gouvernements français et allemand tapent réellement du poing sur la table, et ils obtiendront rapidement des résultats, soit ils continuent à laisser faire et leurs paroles ne seront jamais transformés en actes.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France