Le Président de la République est intervenu, en fin d’après-midi, au 100ème Congrès des Maires.
Son avocat objectif était clair, rassurer les élus locaux. Mais les solutions proposées sont malheureusement contradictoires avec les bonnes intentions énoncées.
Emmanuel Macron souhaite que les communes puissent disposer de véritables marges de manœuvres financières pour qu’elles ne deviennent pas des « guichets » et « en même temps », il conforte son Premier Ministre qui a annoncé le transfert obligatoire de la compétence « eau et assainissement » aux intercommunalités. Comment les communes, vidées de leurs compétences, pourront-elles garder un véritable pouvoir de décision ?
Le Président de la République s’engage à stabiliser les concours financiers aux collectivités et « en même temps », il supprimera la taxe d’habitation en ne garantissant que 3 ans de compensation par l’Etat ! C’est bien mal connaître le fonctionnement communal, contrairement à l’Etat, les élus locaux gèrent leurs communes à long terme !
Il promet une stabilité institutionnelle et « en même temps », 5 à 8 Métropoles vont fusionner avec leurs départements, le Grand Paris est encouragé et la Corse pourrait devenir une collectivité unique… Le mille-feuille territorial existera toujours, mais sera totalement incohérent…
Il souhaite réduire drastiquement le nombre d’acteurs du logement pour faire des économies de fonctionnement et les inciter à investir davantage dans de nouveaux programmes et « en même temps », il promeut les grosses structures, les plus coûteuses et celles qui investissent, en proportion, le moins pour construire des logements.
La magie du verbe de Shéhérazade suffira-t-elle à rassurer les Maires qui voient leurs communes être sacrifiées sous leurs yeux ? La décentralisation garde-t-elle un sens si les Maires et les populations n’y sont pas associés ?
En finissant son discours, Emmanuel Macron a tenu à préciser que nous ne reviendrons pas à la situation « d’avant 2010 ». Le message est clair. Emmanuel Macron ne reviendra pas sur la loi NOTRe, qui a créé d’immenses intercommunalités sans lien avec les bassins de vie, sur les baisses de dotations des gouvernements précédents, sur la loi ALUR qui considère que la commune n’est pas le territoire pertinent pour prendre des décisions en matière d’urbanisme, etc.
J’appelle les élus locaux à ne pas baisser la garde. La commune doit rester l’échelon pertinent pour prendre les décisions qui engagent le quotidien des Français, parce qu’elle est le premier échelon de la démocratie.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France