En ce jour de deuil, le meilleur hommage que nous puissions rendre aux victimes et à leurs familles, est d’analyser sans polémique, mais aussi sans naïveté, les responsabilités de chacun.
Si, depuis cette terrible tragédie, certaines mesures ont été prises, il faut avoir le courage de dire que nous sommes encore très loin du compte. Les efforts successifs des différents gouvernements ne sont pas à la hauteur de la menace.
Combien de morts dans les rues de notre pays faudra-t-il encore pour ouvrir les yeux et réagir face à la barbarie ?
Voilà pourquoi, en ce jour si triste pour les familles des victimes, je persiste et je signe : les Français doivent savoir que par faiblesse, voire par lâcheté, nos gouvernements n’ont pas encore pris les mesures qui s’imposent pour relever les quatre grands défis d’aujourd’hui.
1. Empêcher et gérer le retour des djihadistes
390 sont de retour et 260 seulement sont encore incarcérés. Les djihadistes ne doivent en aucun revenir en toute impunité sur notre territoire. Le « cas par cas » prôné par le Président Emmanuel Macron est en ce sens d’une irresponsabilité et d’une hypocrisie sans précédent.
Il faut d’urgence rétablir les frontières nationales et arrêter les djihadistes de retour de Syrie en application de l’article 411-4 du Code Pénal.
2. Mettre fin au fanatisme islamique qui gangrène nos prisons
Il faut un plan d’urgence pour lancer la construction de 40 000 places de prison.
3. Renforcer les moyens de nos forces armées qui, malgré leur dévouement, sont épuisées, comme l’a rappelé le Général de Villiers.
4. Revoir le fonctionnement de notre Justice
La multiplication des affaires de terrorisme, l’explosion du trafic de drogue dans notre pays et le nombre de peines inappliquées imposent une réforme en profondeur de toute notre institution judiciaire.
Au delà de ces 4 points fondamentaux, je rappelle les mesures que je n’ai cessé de réclamer ces dernières années :
- Autoriser le port permanent de l’arme 24h/24 et 7j/7 pour les personnes habilitées (policiers, gendarmes, douaniers, certains militaires…) susceptibles de riposter en temps réel à une attaque terroriste et leur assurer une formation adéquate.
- Renforcer la protection de zones identifiées comme des cibles privilégiées des terroristes
- Les aéroports internationaux (s’inspirer des mesures sécuritaires de l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv en Israël) : mettre en place des barrages de sécurité contrôlant aléatoirement les véhicules, installer des capteurs de reconnaissance de plaques minéralogiques.
- Les gares de grande envergure (exemple : gares en Espagne) : déployer des portiques de sécurité pour contrôler les personnes et les bagages ; déployer des agents de police pour fouiller les suspects.
- Les transports publics et autres cibles (centrales nucléaires, lieux très fréquentés) : augmenter les patrouilles des forces de police et les caméras de vidéosurveillance.
- Créer une Cour de sûreté de la Nation : exclusivement composée de magistrats, elle disposera de tous les pouvoirs d’investigation (en ce qui concerne le Parquet et l’Instruction) et de jugement par le siège, pour les affaires relevant du terrorisme. Elle pourra faire exécuter, y compris dans l’urgence motivée, toute décision d’expulsion et/ou de déchéance de nationalité pour les binationaux. L’appel ne sera pas suspensif de ces décisions. Les mesures de gardes à vue prises dans le cadre d’enquêtes relatives au terrorisme pourront être portées à 12 jours et dérogeront aux règles communes de la garde à vue, hormis les visites médicales toutes les six heures.
- Créer des établissements pénitentiaires éloignés exclusivement dédiés à l’exécution des peines prononcées par la Cour de sureté de la nation. Toute personne confondue comme revenant de lieux où sévit le terrorisme sera systématiquement placée en détention préventive en attente de jugement définitif. Les personnes condamnées seront incarcérées dans des lieux de« relégation » éloignés du territoire métropolitain et aisément sécurisables. En outre, les condamnés pour crimes ou délits pour des faits liés à des actes terroristes seront isolés de même que les détenus de droit commun radicalisés, afin de leur couper tout lien de communication entre eux et avec l’extérieur.
- Coordonner les services de prévention du terrorisme et donner au Service central du renseignement territorial (SCRT), dans le cadre de la prévention du terrorisme, un accès entier au fichier de Traitement d’antécédents judiciaires (TAJ), au fichier des cartes d’identité et des passeports et, lorsqu’il fonctionnera, au Passenger Name record (PNR), fichier des passagers des compagnies aériennes.
- Redynamiser le service de renseignement pénitentiaire.
- Mettre en place un véritable contrôle des frontières nationales et dénoncer les accords de Schengen.
- Arrêter les djihadistes de retour de Syrie en application de l’article 411-4 du Code Pénal qui prévoit une peine de 30 ans de détention criminelle pour des actes d’intelligence avec l’ennemi que celui-ci soit un Etat ou une organisation, même informelle, qui agit contre la France.
- Expulser tout étranger condamné pour un crime ou un délit passible d’emprisonnement
- Arrêter les individus qui se livrent à une apologie des actes terroristes (notamment sur les réseaux sociaux) et créer des peines planchers dans ce domaine.
- Mettre en place la rétention de sûreté pour les condamnés au motif de terrorisme à la fin de leur peine.
- Fermer les mosquées où est prêchée la haine.