Henri Temple
L’intégrisme bruxellois a encore frappé. Ayant longuement martyrisé la Grèce à l’instigation des Allemands, la Commission européenne a stigmatisé le Royaume Uni, avant et après son Brexit. Puis elle s’en est pris à la Hongrie qui refusait de recevoir les masses migratoires en mouvement, trop plein d’Allemagne ou de Serbie, en provenance de la Turquie grassement payée pour les héberger sur son sol. Voici maintenant un nouveau soufre douleur: la Pologne.
L’enjeu est ni plus ni moins que d’exclure ce grand peuple du processus des décisionspolitiques de l’UE ! Autant dire que, désormais, le risque de Polsxit devient considérable. Car un pays qui a survécu aux invasions, annexions, oppression et massacres de ses puissant voisins (Allemagne, Russie, nazisme et communisme) n’est pas susceptible de supporter sans réaction passionnée l’humiliation qu’on lui promet. En effet ce 19 juillet 2016 le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans a proféré : « Si la Pologne n’arrête pas ses réformes judiciaires controversées, elle pourrait encourir des sanctions inédites…/…«Nous sommes désormais très proches de déclencher l’article 7 du traité de l’Union européenne (UE)».
Certes la Pologne a conservé sa monnaie (le Zloty) et sa mise à pied n’aurait que peu d’incidences sur le cours de l’euro. Mais, alors que toute l’opinion politique estivale a les yeux braqués sur le système bancaire italien en danger, cette crise de plus démontre une fois encore que la machine aveugle bruxelloise fonctionne comme le légendaire catoblépas : elle se dévore ses propres pattes.
Rappelons que l’article 7 du traité de Lisbonne permet au « Conseil, statuant à la majorité qualifiée,[de] décider de suspendre certains des droits découlant de l’application des traités à l’Étatmembre …/…y compris les droits de vote du représentant du gouvernement de cet Étatmembre au sein du Conseil. »
La Commission est titulaire (comme le Parlement ou les États membres), du droit de saisir le Conseil en vue de cette exclusion, qui serait sans précédent.
Pour quel motif une telle humiliation d’un peuple courageux et fier par une bande de fonctionnaires internationaux non élus et surpayés ? Pour le même article 7 : s’il y a « un risque clair de violation grave par un État membre des valeurs visées à l’article 1bis » .
Et que dit cet article 1bis ? Que « L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont com-munes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes ».
Or la Commission reproche au Parlement polonais de préparer des projets de réforme de son système judiciaire qui sont suspectés de réduire son indépendance. Ce que nie le gouvernement polonais. Jaroslaw Kaczynski, le président du PiS (Droit et justice, parti majoritaire), a estimé que l’avertissement de la Commission européenne, était « un acte de nature politique et que les sujets dont nous discutons en ce moment relèvent exclusivement de la compétence de notre pays ».
Et le chef de la délégation du PiS au Parlement européen, Ryszard Legutko, a martelé « La Commission devient partisane dans un conflit interne à la Pologne. (…) Les commissaires ne peuvent pas être au service de l’opposition». L’exécutif européen « n’est pas au courant de l’état des choses en Pologne(…), ne connaît pas ces projets de loi, n’en a aucune analyse juridique, et s’appuie sur des communiqués de presse et le lobbying de l’opposition ».Donald Tusk est implicitement visé. La Commission est « partiale, malhonnête et hâtive dans l’émission de ses jugements ». Et il est vrai que le dossier de la Commission est creux sur ce terrain grave.
Ainsi les intégristes de la Commission, arc boutés dans leur volonté de ployer et d’humilier de grandes nations historiques, sont en train de préparer le naufrage final de la construction administra-tive et financière de l’Europe bruxelloise. Préparons dès maintenant le plan B : car le moment venu il faudra être capable d’analyser très vite les cause de l’échec que tout le monde a déjà compris. Et de rebâtir une Europe unie sur des valeurs nationales, historiques, humanistes, démocratiques et respectueuses.
Henri Temple – Pologne : nouvelle crise européenne; vers la fin de l’UE ?
Actualités20 juillet 2017